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baptiste mongis

baptiste mongis

A l'initiative du collectif What's The Foc, fondé à Nantes en novembre 2011 avec Gabrielle Marion.

Il est auteur, metteur en scène et éclairagiste au sein du collectif.

vendredi, 28 juin 2013 13:46

Le Masque des matadors

 "Les mots nous protègent... Mais qui nous protège des mots ?"


Masque des matadors What's The Foc Baptiste Mongis novlangue finance théâtre lyon poésie


Crise des subprimes en 2008 et crise de la dette grecque en 2011, pour ne citer qu'elles : les tremblements de terre, plus que jamais, sont de nature économique. Mais comment, "économique" ? Sujet complexe, mais... affaire véritablement obscure, ou simplement obscurcie par les médias ? Impossible en tout cas de nier l'importance du problème. Certains économistes parlent de "3ème guerre mondiale financière". De quelles langues disposons-nous, pour nous rendre sensibles à cette corrida fiévreuse ?

Entre les instances de la haute finance et le commun des mortels, quel rapport ? Nous avons un point commun : nous parlons. Et lorsque nous parlons, nous nommons la réalité. Réalité qui n'est pas la même pour tous. Or le langage est contagieux, et on a tôt fait de tous dire les mêmes choses... par exemple, "ce n'est qu'une crise".

 

"Mirabeau disait déjà que l'Homme est comme le lapin. Il s'attrape... par les oreilles." Etienne Chouard, économiste.

 

Mais qu'est-ce que c'est que ce mot : "crise" ? Qui le prononce ? Pour raconter quoi ? Un "phénomène temporaire qui s'éternise" ? Ici, dans le journal, on écrit : ce n'est qu'une "restructuration". C'est-à-dire, par exemple, 2000 licenciements. Cela semble presque incroyable : tout ce qu'un mot peut mentir, jouant de l'euphémisme, et devenir d'autant plus abstrait et "blanc" (comme du sucre glace sur la langue) qu'il masque des manoeuvres irresponsables et des conséquences désastreuses. Les problèmes "économiques", au niveau qu'atteint aujourd'hui la dérégulation, sont des problèmes anthropologiques : c'est tout un rapport au monde qui en est bouleversé ; bouleversement que trahissent ou révèlent les termes que nous employons, la manière dont on les tourne, dont on les retourne, dont on les fait tourner.

 

« Forgé par des publicitaires et des experts en communication,

l'outil LQR (Lingua Quintae Respublicae, la langue de la Vème République) fonctionne sur la répétition.

Un mot clair et utile, repris sans fin dans les éditoriaux financiers,

les « 20 heures » des grandes chaînes, les discours politiques et les affiches dans le métro,

devient une bouillie d'où le sens s'évapore peu à peu. »

Éric Hazan, LQR, La propagande du quotidien (2006)

 

 

Avec Le Masque des matadors, nous voulons examiner la marée noire de la crise en auscultant ses mots malades (qui passent toujours pour des sportifs bien portants, même dans la mélasse). Certaines études parlent donc de "langue de la Vème répuplique", mais on évoque également la novlangue manageriale, ou encore la novlangue néolibérale. George Orwell nous fait un clin d'oeil et sonne encore l'alarme. Le capitalisme du XXIème, débridé jusqu'à la démesure, a son langage : et lorsqu'on le lui emprunte, parfois sans le vouloir, on garantit le règne de son idéologie en bonne et due forme. Même (et surtout) le nouveau meilleur ami de l'homme moderne, le verbe "gérer", n'est pas un mot comme les autres...

Face aux novlangues, il y a la langue simple, concrète, qui cherche encore à donner leur sens et leur consistance aux choses. Et il y a la poésie, qui vise sans cesse à nous rendre étrangers à toutes choses, pour mieux nous donner à vivre le mystère ; poésie-arme contre tout ce qui conspire à bloquer le monde dans une définition gestionnaire. Langue concrète et langue poétique : deux voix qui nous viennent du sol, de l'ancrage, des repères et du mouvement, du réalisme comme de l'onirisme et du duende, le démon espagnol...

...ainsi, l'arène de la corrida et les rythmes du flamenco seront notre terre théâtrale. Là où peut se jouer un combat primitif – celui de l'homme et des mots - mais aussi ce combat actuel, idéologique, qui nous concerne tous et donne la couleur particulière de nos existences. Par la mise en bouche de textes en déséquilibre, de textes empoisonnés ou lâchés dans le rêve ; par la mise en lumière et en musique des corps et des objets, nous tentons de proposer des situations, des métaphores, des tableaux qui racontent cette crise, son langage, et nous au milieu.

 

*

 

Texte et Coordination mise en scène :

Baptiste Mongis

Avec :

Lucille Arnaud, Marie Cattiaut, Lou Philippe, Kévin Thommy, Léonard Stefanica

Création son :

Léonard Stéfanica

Création lumière :

Baptiste Mongis

Création costumes :

Anaïs Clarté

Assistante régie et mixage son :

Suzanne Péchenart

Assistante régie :

Aleth Chapoy-Favier

 

Durée estimée du spectacle : 1h30

Un spectacle du collectif What's The Foc

 

*

 

Spectacle en cours de création dans le cadre d'un contrat de résidence avec le théâtre du Carré 30 de Lyon.

La première période de création a eu lieu du 16 au 31 août 2013 au théâtre du Carré 30, rue Pizay, Lyon.

La seconde, du 17 au 27 novembre 2013 dans la salle de répétition des Lieues, rue des tables claudiennes, Lyon.

 

Le projet a bénéficié d'une subvention de la Ville de Lyon (Prodij) et de la Région Rhône-Alpes.

 

Représentations prévues du 23 janvier au 2 février 2014 :

-jeudi 23 janvier à 20h30
-vendredi 24 janvier à 20h30
-samedi 25 janvier à 20h30
-dimanche 26 janvier à 17h30
-jeudi 30 janvier à 20h30
-vendredi 31 janvier à 20h30
-samedi 1er février à 20h30
-dimanche 2 février à 17h30

(plein tarif 14 euros / tarif réduit 10 euros)

 

* Le texte du spectacle sera disponible, à prix libre (impression professionnelle, carré-collé).

 

**  Des rencontres entre les spectateurs et les artistes sont prévues après chaque représentation, dans le théâtre, accompagnées de boissons rafraîchissantes ou réchauffantes.

 

*

 

Fondé à Nantes en novembre 2011, le collectif What's The Foc veut explorer ce que la poésie recèle de ressouces pour la scène : sa dimension plastique, sensorielle... le travail sur la diction, la mise en condition du spectateur dans un dispositif de sons et de lumière sont nos pistes de recherche. Stimuler son imaginaire, bien plus que délivrer un sens, reste notre priorité...

En avril 2012, nous avons présenté dans le cadre du Festival Universitaire de Nantes notre première pièce, Le Ventre des focs, sur le plateau du TU-Nantes. Il s'agissait d'un périple onirique dans le langage. Le public se trouvait encerclé de voix, plongé dans un lent fleuve de mots, de musiques et d'images. Ce spectacle a été repris en janvier 2013 au Théâtre Bacchus de Besançon. Courant avril 2013, nous devions monter à Nantes la suite de ce premier opus, La Ritournelle des oasis. Les répercussions de la crise dans les budgets culturels ont interrompu la création du spectacle (en attente de reprise). Au vu des circonstances, nous avons décidé d'entreprendre la création du troisième et dernier volet de cette trilogie : Le Masque des matadors.

lien : http://whatsthefoc.wix.com/wtf 


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