Un projet à échelle humaine
En tant que jeune artiste chorégraphique, j'ai un désir de recherche et de création sur l'état de présence et en
conséquence sur la notion du temps. Dans notre société surchargée d'informations où règnent la performance, la beauté
et la rapidité, le sujet de la perte de mémoire fait peur. Imposée par une maladie due à la vieillesse, à un accident ou à
un choc émotionnel, cette position singulière affecte le rythme du quotidien. A travers les arts vivants et particulièrement
la danse contemporaine, j'ai envie d'en exprimer une perspective nouvelle.
Pour nourrir mes recherches sur les impacts possibles sur le corps et l'esprit, je suis allée à la rencontre de personnes
directement touchées par ce sujet; les malades, ceux qui les soignent et ceux qui les aident. Je m'inspire de leur
témoignage, d'oeuvres littéraires et cinématographiques pour créer un univers chorégraphique. La scénographie, la
composition musicale, la gestuelle, la gestion du temps et de l'espace sont créées en fonction de ces sources d'
inspirations. D'ailleurs le titre de la pièce : "Ma présence est un mensonge," est une phrase du livre "La nature morte des
papillons" de Lorenzo Cecchi.
Comment sommes nous là sans y être? Comment continuons nous à nous construire?
Comment voulons nous voir les choses? Comment nous mentons nous à nous même?
Chaque étape de travail est présentée à un public plus ou moins averti sur ce sujet. De plus une installation plastique
sera réalisée à partir d'objets, d'images, de sons, de textures récoltés au fil des rencontres autour de ce projet. "MurMur"
sera exposée fin décembre au Théâtre de la Girandole.

Cette nouvelle création est la première partie d'un diptyque traitant de la mémoire, de ses impacts sur le corps et de la
place que nous avons et que nous prenons dans une famille.
Mêlant principalement danse et musique contemporaines mais aussi théâtre et arts plastiques deux volets, de trente
minutes chacun, se font écho. L'un et l'autre sont écrits en correspondance et en résonance.
Ce premier volet  touche à la perte de mémoire ; la déclinaison progressive du jugement, du raisonnement, et du
langage. Incarnée par les personnages d'une femme et de son esprit, la pièce est ponctuée de multiples changements
d'humeurs et de comportements entraînant une mosaïque de personnes et d'histoires. Pouvant atteindre l'oubli
dégénératif les deux acolytes s'accrochent aux livres et aux mots pour rester entiers.

JEUDI 16 OCTOBRE / 19H30 / Le CROISEUR - Lyon

VENDREDI 18 / 20H / CITEDANSE - Grenoble

Ma présence est un mensonge,
C'était hier et c'est demain. Ce ne sera pas une histoire, juste des fragments qui se télescopent. A l'abri dans un éternel
présent une femme est là distante et sensible. Toutes les choses autour d'elle sont devenues fragiles, sans réponse. Le
vide s'est fait. A l'intérieur de tout ce silence chaque livre est devenu un trésor.
La porte se ferme et déjà tout s'efface.
Son visage est défait par les larmes.
Tous les mots comptent, tous s'accumulent, tous s'empilent, tous se rangent. Tous façonnent un échange. Tous
camouflent une absence. Entre gravité et légèreté elle est bouleversée, troublée, elle tombe. Elle n'a pas peur. Elle s'
impose des réponses et cherche ensuite la question.
Son histoire décante et en dessine plein d'autres. Le songe à la fois personnel et universel raconte l'impermanence des
choses, la fragilité de l'existence et la beauté de l'instant.

Distribution
Conception, chorégraphie et interprétation / Julia Moncla
Composition musicale, interprétation / Sébastien Hervier
Création lumière / Kevin Lévêque
Regards et Oreilles extérieurs / Thomas Demay et Paul Changarnier
Durée / 30 minutes
Production / Collectif A/R
Accueils résidences / Centre National de la Danse-Lyon Rhônes Alpes, Le Croiseur-Scène7, Centre Chorégraphique
Mouvement et Danse-Les Chemins du Solo #9, Le Théâtre de la Girandole